Être thérapeute ça s’apprend. Tout comment apprendre à gérer les relations humaines.
Un praticien dans le domaine du bien-être se doit de faire son maximum pour se préserver, accompagner son patient et faire de son mieux pour que le rendez-vous soit qualitatif.
Pourquoi le thérapeute doit mettre des limites ?
Lorsque je parle de limite à mettre dans son cadre professionnel, c’est pour souligner l’importance que de rester leader de l’orchestration de sa séance. Le bon déroulement et la qualité de vos prestations dépendent avant tout de la structure que vous donnerez à votre patient pour qu’il évolue.
L’irrespect
L’irrespect est un mal bien trop courant. Plus l’être humain devient individualiste, plus il en devient méprisant quand il n’obtient pas le résultat de la « façon » qu’il veut, autrement dit : facilement et dans le moindre effort.
Une citation que j’aime bien, résume cet état d’esprit :
« Tout problème complexe a une solution simple qui ne marche pas » de H.L. Mencken
Le patient peut avoir envie de certaines choses, mais c’est à vous de déterminer ses besoins présents pour atteindre ses objectifs.
Qualité du rendez-vous
Ce que j’appelle la qualité du rendez-vous et l’évaluation objective du déroulé. Si en fin de séance votre patient a pu comprendre de nouvelles notions, apprendre sur lui-même ou ressenti un changement ou une évolution alors le rendez-vous aura été de qualité. Mais s’il vous amène dans ses travers mentaux, vous risquez de perdre le fil de votre séance.
Exemple de situation : Le patient « âgé »
J’ai pu faire l’expérience d’un manque de considération au début de mon activité.
Ayant commencé à exercer à l’âge de 21 ans, je n’étais pas prise au sérieux face à des patients plus âgés.
Un monsieur que je nommerai Bernard a jugé que je n’avais rien d’intéressant à lui apporter et que j’étais sans doute une « charlatane ». Nous avons échangé lors d’un Salon du bien-être à Cenon en Gironde. Il m’aborda en me disant : « Des gens de votre profession ça graine comme des petits pains ! Puis à la vue de votre âge, vous n’avez sans doute un aucune expérience. » Cette critique gratuite m’a heurté sur le coup. Je lui répliqua que je pouvais lui proposer une séance s’il le désirait à moins qu’il eût trop peur. À cela il continua : « Dites-moi vous avez quoi de mieux que vos collègues ? Vous allez me dire que vous pouvez résoudre tous mes maux en un claquement de doigts, alors que vous n’avez même pas dix années d’expérience ? »
Ce à quoi j’ai pu répondre : « On ne juge pas un livre à sa couverture. Si vous me jugez, c’est que vous n’êtes pas vraiment dans une envie de changement, puisque mon âge vous offusque. Cependant, si vous avez envie de voir ma valeur, je peux vous proposer d’essayer. En ce qui concerne mes collègues je ne serai jamais mieux ou moins bien qu’eux. Je serai juste différente. »
Il m’a souri et m’a remercié pour cet échange puis il est parti.
Comment prendre position face à son patient ?
Savoir se positionner c’est se valider. Se valider c’est reconnaître sa légitimité d’exister et la cohérence de ses actions. C’est pourquoi prendre position face à son patient est important autant pour le patient lui-même que pour la validation de sa posture en tant que professionnel.
Définir son cadre professionnel
Tout professionnel ne laisse pas son patient ou son client lui dire ce qu’il doit mettre en place pour réussir sa séance. Vous êtes la seule personne en mesure de dire ce qui vous correspond pour réaliser la séance parfaite pour votre patient.
Savoir refuser et reconnaître ses limites
Parfois, il arrive que nous nous sentions dépassés par le comportement inapproprié du patient ou par ses demandes. Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec ce dernier ou que vous ne vous sentez pas à la hauteur pour l’aider à franchir ses objectifs, il est important de savoir refuser la séance et/ou le recommander à un confère. Nul ne vous oblige à prendre un patient qui ne vous correspond pas. Le patient peut vous choisir, mais vous aussi vous pouvez choisir votre patient !
Exemple de situation : La patiente « parfaite »
Le plus difficile en général est d’accompagner un professionnel qui exerce dans le même secteur d’activité que vous.
Il y plusieurs années, une jeune femme dans le domaine de ma médecine alternative est venue me trouver pour me demande de « réaliser une séance à ses conditions », c’est-à-dire avec « les outils qu’elle voulait « et le déroulement « qu’elle souhaitait ». Après un long échange, je lui ai dit que soit elle s’adaptait à mon cadre professionnel, sinon elle pouvait se lever et prendre la porte derrière elle. Elle s’est ravisée et a fini par accepter le cadre. C’est le genre de patiente qui prétend avoir « tout vu, tout essayé », mais qui n’a jamais cherché à se changer elle-même.
Vous n’êtes pas là pour perdre votre temps à débattre de vos compétences. Si un patient veut un résultat et s’il est prêt à faire le nécessaire alors il ne restera obtus à vos propositions pour avancer.
Les causes du déséquilibre : La peur d’être jugé et d’être soi
La plupart du temps un thérapeute n’ose pas avoir « la paix par le conflit » de crainte que le retour de bâton soit redoutable.
Syndrome de l’imposteur
Parmi les problématiques limitantes, il existe le syndrome de l’imposteur. Les praticiens qui doutent d’eux-mêmes se posent souvent ce genre de raisonnement « à quoi bon », « il faut que je reste bienveillant », « je dois prendre sur moi », « je suis là pour accompagner l’autre », « je dois travailler sur ma tolérance », etc.
Toutes ses réflexions mentales peuvent être vraies pour notre intellect, mais si votre instinct vous dit que vous subissez un abus de l’extérieur il convient d’agir afin de retrouver un équilibre dans votre relation à l’autre.
La peur des représailles
Au-delà des blessures émotionnelles ou relationnelles, la crainte de jouir d’une mauvaise réputation. Il suffit souvent d’avoir un avis négatif cintre une centaine d’avis positifs pour que ce dernier plombe notre moral et remette en question notre positionnement intérieur.
Il faut mieux être aimé pour qui vous êtes et ne pas être aimé pour qui vous êtes également.
Comme on dit « on est toujours l’ange et le démon de quelqu’un », mais on dit également « un de perdu dix de retrouvés » !
Exemple de situation : l’enjeu de la réputation
Une réputation n’est vraie que si on allie le courage, l’audace et le savoir-faire. Ce qui signifie accepter d’être soi en dépit des critiques et des peurs que nous avons vis-à-vis d’autrui.
Quand je me suis lancée en 2014 en tant que thérapeute, je n’ai pas douté. À aucun moment je ne me suis demandé « est-ce que cela va le faire ou pas ». Si j’ai choisi de faire ce métier, c’était avant tout par amour de la transmission. Le plaisir que j’éprouve à découvrir de nouveaux parcours, de nouvelles histoires et de pouvoir apporter un éclairage bienveillant, ainsi que des plans de transformation pertinents m’a toujours porté à croire en mon entreprise (dans les deux sens du terme).
Oui, mon jeune âge (à l’époque de 21 ans) a été source de critique de mesquinerie, mais c’est également l’épreuve qui m’a permis de me transformer en tant que professionnelle et en tant que femme.
La notoriété se fait dans le temps et n’est pas similaire d’argent. Si vous souhaitez être thérapeute pour avoir de l’argent, alors sachez qu’il existe bien d’autres biais.
Si vous faites cette profession, assurez-vous d’être en accord avec vos valeurs et vos objectifs personnels.