Le syndrome de l’imposteur, voilà un terme que l’on retrouve de plus en plus dans le domaine de la thérapie et du bien-être. Ce mal qui touche énormément les thérapeutes holistiques professionnels n’est pas tout le temps bien identifié, nous allons voir ensemble ce que c’est.
Le syndrome de l’imposteur : qu’est-ce que c’est ?
Ce que nous appelons le syndrome de l’imposteur est également appelé le syndrome de l’illégitimité. Il s’agit d’une forme de dévalorisation, de méconnaissance de son potentiel et de ses capacités à cause d’une projection mentale issue de croyances personnelles.
En d’autres termes, le syndrome de l’imposteur prend sa source dans le manque de confiance en soi et dans le perfectionnisme. L’autocritique, le comparatif et les blessures émotionnelles sont des éléments qui faussent notre perception de nous-mêmes.
En fait, quand on devient thérapeute il arrive que même après avoir obtenu le certificat ou le diplôme, qui reconnait nos capacités et atteste de notre suivi formation, que nous puissions être pris de doutes et d’angoisses quant au fait d’être compétent ou non dans l’aide à apporter à nos patients.
Le syndrome de l’imposteur : comment le reconnaitre ?
Bien que ce syndrome soit basé sur des peurs et des doutes, il arrive que l’on ait du mal à le reconnaître ou à connaître son origine.
Pourtant, on constate que ce syndrome, cette peur de ne pas faire assez bien repose majoritairement sur une sur-analyse de sa propre personne. On cherche inconsciemment à être un thérapeute « parfait » qui ne puisse faire l’objet d’aucune déception et critique, tant dans sa pratique que dans son positionnement.
Si vous avez tendance à trop en faire durant une séance : à trop prodiguer de conseils, à trop vouloir porter l’émotionnel du patient et à donner trop de considération à l’image qu’il vous porte ; alors, il se peut que vous soyez victime de ce syndrome. Cela s’accompagne d’un doute dans le diagnostic et durant la réalisation de la séance. De plus, les personnes qui souffrent de ce syndrome ne pensent pas être « assez bien » pour apporter une réelle solution à leur patient.
Les symptômes qui permettent de le reconnaître sont :
- L’anxiété face aux autres
- Le doute dans ses diagnostics surtout en post séance
- La rumination mentale par rapport à ses pratiques et à son exercice
- Une trop grande remise en question constante pour chaque action
- Une insatisfaction profonde
- Une perte de joie de vivre
- Une tendance à la procrastination
- Une forte autocritique
- Une surévaluation des capacités d’autrui.
Le syndrome de l’imposteur : comment se construit-il ?
Le sentiment d’illégitimité, la peur de décevoir, le manque de confiance sont des terreaux fertiles favorables à l’évolution de ce mal être que l’on nomme le syndrome de l’imposteur. Ce qui peut même amener à procrastiner car la dévalorisation et le manque d’estime personnelle entraient une distorsion de qui nous sommes vraiment. De ce fait, nous ne nous considérons qu’au travers d’un prisme erroné. Nous accentuons nos défauts et nos faiblesses tout en ne reconnaissant aucunement la légitimité de nos forces et de nos capacités.
En général, les personnes ayant reçu peu d’encouragement durant leur enfance peuvent avoir du mal à faire naître cette confiance personnelle et auront tendance à trop en faire. Les blessures d’abandon et de rejet sont également fréquentes dans ces profils souffrants du syndrome de l’imposteur. Le thérapeute craint alors de perdre son client / son patient ou de ne pas en être légitime. Il arrive même que ce dernier renvoie ceux qui viennent le consulter à d’autres praticiens qu’il jugera « davantage » compétents et qui font partie du même champ d’expertise que lui.
Le syndrome de l’imposteur se construit sur un sentiment de dévalorisation profonde et sur une croyance erronée de « qui nous sommes ». Ce paradoxe entraine beaucoup de mal-être si le praticien n’est pas conscient de ce qui se joue intérieurement.
Les critiques, la comparaison constante avec les autres, la surcharge mentale et la mise en place d’objectifs inatteignable rapidement, renforcent l’illégitimité à être « soi » dans l’accompagnement à l’autre. Le fait de vouloir sauver tout le monde – par compassion, empathie ou amour, – est un autre facteur déterminant dans l’évolution de ce syndrome.
Pour savoir comment le dépasser, le guérir et redevenir légitime, je vous invite à lire cet article : « Syndrome de l’imposteur, comment le guérir ? »