Défi que tous les thérapeutes ou praticiens du bien-être rencontrent un jour : le syndrome de l’imposteur. Bien que nous soyons conscients de son existence, cela ne suffit pas à l’éviter. Je vais vous partager comment le reconnaître et vous expliquer ce qui l’a fait apparaître.

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Peur, doute, culpabilité, voilà des maux et des malaises que nous ressentons quand nous sommes en proie au syndrome de l’imposteur. Voyons ensemble pourquoi.

L’illégitimité

Le syndrome de l’imposteur est connu sous le nom du syndrome de l’illégitimité.

La méconnaissance de sa valeur cause beaucoup de mal-être et une perte de confiance.

Autosabotage

Le perfectionniste et la procrastination sont étroitement liés au mécanisme de l’imposteur. La personne oscille entre envie de faire et peur d’échouer à cause du sentiment de ne pas être assez bien ou compétente.

Comment apparaît le syndrome de l’imposteur ?

Comme beaucoup de maux, le syndrome de l’imposteur prend racine durant l’enfance et se révèle dans différents aspects de notre quotidien.

Education enfance

Lorsque nous naissons, nous ignorons tout de ce monde. Les lois, les croyances et les stéréotypes nous sont totalement étrangers. Le manque d’encouragement, les projections et les attentes des parents et des différentes figures d’autorités, mais aussi de la société façonnent en nous un prisme et une façon de penser qui voilent notre nature et notre valeur.

Gestion des émotions

Dans notre monde on met l’accent sur l’intellect. Les émotions et le côté instinctif en nous sont souvent mal perçus quand nous sont petit. On nous apprend qu’il faut être un « bon » enfant, qu’il faut se comporter d’une « certaine manière », ne pas « pleurer », ne pas « se plaindre » pour être un « bon » être humain.

Ainsi les émotions non reconnues et non validées, sont intériorisées et peuvent amener une personne à être dure envers elle-même, car pas « assez » compétente ou autre dans son domaine.

Milieu de la thérapie

Le milieu du bien-être entre autres, est sujet à la comparaison, à la peur de faire moins bien que le confère, tout cela dans la crainte de ne pas être assez compétent.

Dans les professions qui prennent en charge l’humain dans sa globalité, il est courant de voir des thérapeutes ou des coachs qui ne savent plus comment être eux-mêmes car ils pensent être moins bien qu’autrui. L’envie d’aider contraste parfaitement avec le sentiment de légitimité. Bien que nous puissions avoir envie d’aider notre prochain, les réseaux sociaux et le côté marketing des prestations enrayent notre éthique et notre façon d’être.

Comment reconnaître le syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur peut devenir une véritable souffrance pour les personnes qui n’arrivent pas à dépasser cette problématique. On peut retrouver dans certaines situations des caractéristiques de ce syndrome.

La tristesse et la dévalorisation

La méconnaissance de sa valeur entraine un repli sur soi. On peut se sentir en manque d’amour, de soutien lorsque nous n’arrivons pas à dépasser une problématique. L’émotion qui va être prédominante va alors être la « tristesse ». La sensation est d’être impuissant ou victime face au monde et face à nos défis personnels.

La colère et la contrariété

Une autre émotion qui ressort dans ce syndrome est la colère. La colère de ne pas arriver là où l’on avait projeté. L’envie que tout ce que l’on entreprend soit parfait, au risque même de se sacrifier. Si le résultat du projet accompli n’est pas celui escompté, et ce malgré de nombreux et remarquables efforts, alors nous pouvons être dans une forme de violence intérieure : nous blâmer et même nous blesser psychiquement ou par le biais de la nourriture, etc. On se met alors en posture de sauveur face à l’autre.

La peur et l’anxiété

La peur reflète une envie de faire bien et même au mieux pour notre prochain, dans le cas où un thérapeute aurait cette problématique.

Quand un patient vient en consultation, il apporte son histoire, ses fragilités et ses blessures. Un praticien qui craint de « faire mal » ou de « mal faire », voire de ne « pas faire assez », arborera le masque du bourreau : « si je ne fais pas assez, il/elle n’ira pas bien », « est-ce que la personne sera satisfaite de moi et de la prestation ? », etc.

Ces pensées et cette anxiété entrainent une perte d’ancrage et de centrage.

Le praticien peut alors se mettre dans le rôle du bourreau, où il va prendre sur lui toute la responsabilité du devenir de son patient.

Comment dépasser et sortir du syndrome de l’imposteur ?

Il existe des moyens simples pour dépasser ce syndrome de l’imposteur, par contre il convient d’œuvrer un peu chaque jour à cela.

La méditation 

Pour bien se connaitre et se débarrasser de problématiques et de limitations, il est important de libérer son mental et la pression que l’on porte. Méditer est un moyen efficace. Cela consiste à être conscient des pensées qui nous traversent, les regarder sans les interpréter et les laisser circuler.

Faire cela 5 min par jour peut se montrer un outil extrêmement puissant.

La respiration

La conscience de soi passe par le retour au présent. La respiration est un moyen intemporel et utilisable n’importe où. Par contre il existe des respirations précises pour chaque symptôme du syndrome de l’imposteur.

  • Pour la peur : Inspirez et expirez au même rythme, sur de souffles de mêmes durées.
  • Pour la colère : cherchez à inspirer davantage que vous expirez.
  • Pour la tristesse : Expirez plus longuement que vous inspirez.

Ce protocole est vrai pour ces émotions, que vous souffriez ou non du syndrome de l’imposteur, car tout mal vient avant tout d’une blessure émotionnelle ou psychique et d’une difficulté à bien faire circuler l’énergie par le souffle.

La nature

Lorsque nous étions enfants, nous pouvions faire l’expérience de l’émerveillement, de la contemplation, de la vacuité. Pour revenir à un état de paix, ou du moins à l’instant présent, l’activation des sens est essentielle. Les sens nous ouvrent à la vie qui nous entoure.

Vivre s’apprend. Ressentir son corps et ses émotions s’apprend aussi.

Plus vous mettrez votre attention et votre intention sur votre corps, plus vous serez en mesure de laisser circuler librement ce qui touche ou vous traverse, émotionnellement ou psychiquement.